De quoi relève la jalousie ?

Je ne suis pas d’une nature très jalouse et pourtant, il y a bien des occasions où elle vient me piquer. C’est un peu une honte d’être jalouse, j’ai tendance à penser que c’est dégradant. Sauf qu’à y regarder de plus près, qui n’a jamais vécu, à un moment de sa vie, ce « truc » très désagréable ?

Ce sentiment peut être vécu très tôt avec la rivalité au sein de la fratrie. Bien des parents déplorent cette jalousie qui détériore l’ambiance familiale. Car la jalousie dégrade toujours les relations qu’elles soient familiales, amoureuses, professionnelles, amicales. C’est un poison avec lequel on est parfois obligé de composer.

jealousy-3029711__480La jalousie est une émotion qui peut devenir destructrice. Elle déstabilise notre état émotionnel et peut nous conduire à l’obsession. Suffisamment de faits divers, films et livres évoquent jusqu’où la jalousie peut mener. Je ne vais pas revenir sur son côté maladif et excessif.

Je ne suis pas d’accord avec les nombreux dictons qui associent la jalousie à l’amour. Pour moi, la jalousie n’est ni une preuve d’amour ni une association incontournable qui voudrait que l’amour et la jalousie aillent de pair.

La jalousie est une douleur qui relève de la dépendance. Et derrière la jalousie se tapit la peur de perdre un être ou un bien auquel on est (trop) attaché.

Alors comment vient la jalousie ? Elle est assurément liée à un manque de confiance en soi. La personne n’est pas ou plus capable de voir ses qualités, ce qu’il y a de beau en elle. Elle dépend donc fortement, voir entièrement de l’image que lui renvoient l’être aimé et le reste de son cercle, ou encore son statut, son poste et ses possessions, concrétisations matérielles de sa « réussite ».

Or, être dépendant fait redouter le départ de l’autre ou la perte de ce que l’on a acquis.
Combien d’entre nous n’ont pas voulu prêter un objet à un copain dans la cour d’école ? et même il n’y a pas si longtemps que cela ?

De plus, avec une estime de soi défaillante, on se demande pourquoi l’autre resterait auprès de soi, d’où l’apparition de la suspicion et de la vigilance aux moindres détails.

Par exemple, une personne peut devenir jalouse de son statut professionnel au point d’attaquer, de veiller exagérément à la concurrence. Cela signifie qu’en cas de perte de son statut, la personne craint fortement de perdre tout ce qui la rend désirable (au sens large) auprès de ses relations privées ou professionnelles. Rien que cette pensée lui fait vivre de l’angoisse.

Quand on constate que l’on est jaloux, il est nécessaire de voir et d’accepter qu’une partie de nous souffre et a peur.

Ensuite, il existe des moyens pour faire croître à nouveau son estime, sa confiance en soi. C’est un chemin qui peut prendre un peu de temps en fonction de notre histoire.

Et puis, en tant qu’humain, nous sommes nombreux à devoir apprendre le détachement. Il est dit que rien ne nous appartient vraiment, d’ailleurs, nous n’emporterons rien le jour de notre mort, mais il est bien difficile de ne pas croire que ce que nous possédons fait partie intégrale de nous. Il n’y a qu’à regarder l’engouement pour les smartphones. Science fiction ou pas, la greffe de téléphone sur le corps humain ?

La jalousie reflète aussi ce manque de communication profonde. Alors, à quand la connexion interne (non, ce n’est pas une faute de frappe) ?

Au fond, nous sommes à la recherche d’une relation avec nous-même dans laquelle nous serions sûrs de notre valeur et détachés de nos erreurs.