Apprendre à se connaître

Se comparer aux autres

Même si enfant, il n’est pas opportun de se poser la question de « qui suis-je ? », dès l’adolescence, la question devient brûlante. L’adolescent se teste et se compare aux autres pour se définir. Malheureusement, il le fait souvent au travers d’un filtre qui le pousse à la dépréciation ou à la surestimation. L’adulte continue un temps dans ce schéma de la compétition et du test jusqu’à ce qu’il comprenne que se comparer ne l’aide ni à se définir véritablement, ni à progresser, ni à s’aimer tel qu’il est.

Avoir une vision juste de ses forces et de ses faiblesses

Se connaître, c’est une illusion en quelque sorte car certains aspects de moi évoluent avec le temps. Alors, je vais dire que, à un instant donné, je me connais si je peux dresser un portrait de mes qualités et de mes défauts.

Il est utile ici de rappeler qu’une qualité ou un défaut a deux faces, comme une pièce.

Pour comprendre cette notion, rien de tel qu’un exemple :

Pour la plupart d’entre nous, la patience est une qualité, voir une vertu. Malgré tout, la patience peut devenir un défaut si celle-ci est excessive, car la personne devient passive à force de tolérer et d’attendre.

A contrario, l’impatience est perçue comme un défaut. Nous visualisons de suite une personne qui s’agite, bouscule, voir agresse les autres parce que cela ne va pas assez vite. Toutefois, être impatient est aussi naturel et bénéfique. Quand j’ai une idée et que mon désir est de la concrétiser, l’impatience me pousse à l’action.

Ainsi, avoir une vision juste, c’est accepté les deux côtés de la pièce. Dans l’exemple, cela pourrait se traduire par savoir que :
– par nature je suis plutôt impatient,
– cela m’a déjà joué des tours
– plus je développerai ma capacité à la patience, moins je serai sujet aux mauvaises surprises.

Car oui, face à une faiblesse, deux seuls options « intelligentes » se présente à moi :

1/ je ne change rien et j’accepte les conséquences (moindre satisfaction client, besoin de me répéter, difficulté à avoir des réponses à mes besoins …),

2/ je travaille pour m’améliorer, je lis sur le sujet, je suis des cours, je m’entraîne, je m’inspire des experts …

Avoir une vision juste, c’est encore être capable de reconnaître ses talents. Nous avons tous des talents. Certains ont des facilités pour concevoir des objets, d’autres pour faire des discours, jouer de la musique, faire pousser des plantes, réconforter, faire rire, vendre, trouver des indices, embellir, … Nous avons tous plusieurs domaines où c’est plus facile pour nous que pour la moyenne des gens.

Petit détour vers le spirituelle pour ceux qui le veulent : il est dit que nos talents ne sont pas des dons hérités par hasard, nous n’avons pas à les dénigrer ou à nous sentir coupable de les avoirs. Nos talents viennent de nos apprentissages dans des vies antérieurs et nous avons le devoir de les utiliser et de les faire encore grandir pour contribuer à l’évolution de l’humanité.

Avoir une vision juste, c’est aussi être capable de reconnaître nos faiblesses. Nous en avons tous, plusieurs. C’est humain. Il s’agit de reconnaître que mes capacités physiques sont faible, que les chiffres ne me parlent pas, que je ne mémorise pas bien, que j’aime trop ma routine, que j’ai peur des endroits où il y a trop de monde, que je suis lent, que je ne sais pas m’exprimer en public, que j’ai tendance à repousser à demain, … sans me juger négativement.

Reconnaître mes faiblesses, c’est aussi agir en conséquence et ne pas me mettre en difficulté ou mettre en danger les autres inutilement. Cela m’oblige à aller vers l’autre, car nous pouvons ainsi nous compléter. Si je n’avais pas de faiblesse, je n’aurais pas besoin de l’autre et il y a fort à parier que je me retrouverais seul. Je ne suis pas très tentée de le vérifier !

Faire ses expériences

Finalement, je m’apprend au fil de la vie. C’est par l’expérience que je dessine mon profil. Tiens, j’ai été capable de défendre mon idée. Tiens, j’ai finalement monté mon meuble en kit seul. Tiens, je me suis bien débrouillé pour m’orienter dans Paris, etc.

Ou au contraire, réussir une tarte tatin est plus difficile que je croyais. J’ai du mal à imaginer les objets en 3D. Je suis mal à l’aise avec les notions abstraites. Je vois que faire des activités très minutieuses n’est pas un plaisir pour moi, etc.

Ecouter les autres

Quand je ne sais pas trop qui je suis, il peut être intéressant d’écouter les autres. Il ne s’agit pas de « gober tout cru » ce qu’il dise de moi. Non, non, et non. Il est même dangereux de croire que les autres, y compris mes parents, me connaissent mieux que moi-même. Je suis la seule personne qui me connait dans ma globalité, et je peux me fier à ce que je sens et ressens. Je vous conseille donc de refuser les étiquettes.

En même temps, à partir du moment où trois personnes ou plus me renvoient un qualificatif, il se peut que cela m’appartienne vraiment. Les autres fois, il est probable que la personne projette sur moi ses propres défaillances ou croyances.

En tout cas, il est intéressant de m’observer sur ce point. Pour exemple, je peux penser parce que j’ai du vocabulaire et une bonne syntaxe, donc que je communique bien. Si à de nombreuses occasions, les personnes me demandent de réexpliquer ou me dise que c’était confus pour eux. Il y a là matière à me dire que je suis donc plutôt confus dans mes explications.Je vais, grâce aux autres, avoir une perception plus juste de mes compétences actuelles.

Apprendre et comprendre

Plus j’apprends des notions et les comprends, plus j’ai une idée de ce qui m’a fait et d’où vienne mes réactions. Me connaître, c’est donc aussi obtenir des informations qui m’ouvrent à la compréhension de qui je suis et pourquoi je suis ainsi.

Pour reprendre la patience/impatience, il se peut que j’ai développé l’une ou l’autre des facettes parce que j’ai une blessure d’injustice. En effet, je peux être patient pour être parfait selon ce que j’ai compris enfant de la perfection ou avoir développer l’impatience pour que tout autour de moi soit parfait.

Mais cela peut aussi être parce que l’autre passe toujours avant moi que je suis devenu patient et dans ce cas, il s’agirait d’une blessure d’humiliation.

Il se peut aussi que je sois impatient car je manque de confiance dans l’autre ou dans son action, suite à une blessure de trahison.

En conclusion, me découvrir véritablement tel que je suis est passionnant. Et plus je me connaît, plus je peux être confortable dans mes relations aux autres.

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