Ce n’est pas un sujet facile que j’aborde avec cet article. Le sujet peut même paraître totalement repoussant. J’invite tout particulièrement ceux qui vivent de la colère, de la rancœur, de la rancune ou de la haine à le lire.
La haine est l’inverse de l’amour. La haine conduit à vivre une vie de plus en plus sombre alors que l’amour conduit à une vie de plus en plus joyeuse.
Comment en arrive-t-on à haïr ?
Tout commence par de grandes attentes. Je compte sur quelque chose ou quelqu’un, le plus souvent sans l’avoir formulé. C’est normal chez l’être humain d’avoir des attentes, surtout si elles font suite à un engagement clair. Quand je signe un contrat de travail, je m’attends à recevoir un salaire, des avantages en nature ou une compensation. Et mon employeur attend lui aussi un service, l’exécution des tâches qu’il m’aura confiées. Si je vais au-delà du contrat et désire plus de reconnaissance par exemple, je vais commencer à vivre des émotions désagréables quand celle-ci ne se produit pas.
Les attentes sans entente sont le fruit de notre éducation. On nous a fait croire que l’autre ferait notre bonheur, d’autant plus si on faisait le sien. Mais la réalité est tout autre.
Cela nous arrive à tous et très souvent ; je rends un service à quelqu’un et je m’attends à ce qu’un jour, cette même personne me rende service à son tour. Si je lui demande et n’obtiens rien, je vais vivre des émotions négatives envers cette personne. Cela peut arriver aussi envers une voiture. Quand j’achète une voiture, je m’attends à ce qu’elle me conduise là où je veux aller. Le jour où elle a un dysfonctionnement alors que je la bichonne, je vais mal le vivre.
Ainsi, de frustrations en déceptions, je vais sentir la colère monter, contre moi, contre l’autre, contre la voiture ou le garage. La colère peut aussi bien être de la peur, de l’impatience, … La colère peut se muer en rancœur et aller jusqu’à la rancune et la haine.
La colère est le premier grade, elle résulte de l’accumulation d’une ou plusieurs frustrations. Un article complet pourrait être consacré à la colère et à son utilité. Le fait de vivre beaucoup de frustrations amène alors à la déception.
Avec la rancœur, je tiens rigueur à la personne de m’avoir déçu(e). Je vais automatiquement changer de comportement avec elle, me méfier ou m’éloigner progressivement par exemple.
S’il s’agit d’une accumulation d’une ou plusieurs déceptions, déconvenues, la personne peut basculer dans la rancune. Par exemple, en nous mettant en ménage, nous avons pris l’engagement réciproque d’être dans une relation monogame, de se soutenir et de se respecter. Tout écart à ces engagements clairs sera une source de grande déception et de souffrance. Alors, j’en voudrai à l’autre de me décevoir, de me sentir trahie. Il est probable que je développe de la rancune, je deviens hostile à l’autre.
Si ma rancune s’accompagne d’une envie de vengeance, de nuire à l’autre alors, j’ai atteint le stade de la haine surtout si je me réjouis de ses malheurs.
Si je souhaite que l’autre meure, que l’autre vive autant de souffrance que moi, physiquement ou moralement, je la hais.
Tout ceci peut également être vécu avec soi-même. Certaines personnes en viennent à se décevoir elles-mêmes au point d’éprouver de la haine pour elles-mêmes et à vouloir s’infliger des punitions, être sanctionnées, emprisonnées …
Qu’est-ce qui fait que certains vivent de la haine plus facilement/fréquemment que d’autres ?
La haine est plus présente chez les personnes qui souffrent d’une forte blessure de rejet ou d’abandon. Nous pouvons tous vivre de la rancune, mais c’est quand la personne est vraiment blessée dans son être profond que la haine prend le relais.
La personne qui a une très forte blessure de rejet ou d’abandon n’est pas méchante, elle est extrêmement souffrante. La haine qu’elle ressent a une origine dans son enfance. L’enfant qu’elle a été a senti de la haine pour un de ses parents (du même sexe dans le cas de la blessure de rejet et du sexe opposé dans le cas de l’abandon). Elle n’a pas su quoi en faire, incapable de l’exprimer ou d’agir sans mettre sa vie en danger.
Il y a de nombreuses situations qui peuvent amener à la haine d’un parent, tous les types d’abus (de pouvoir, sexuels, …), la violence physique (envers l’enfant ou envers un membre de la famille), la méchanceté gratuite, le sadisme, la torture, les humiliations répétées en public, …
Les méfaits de la haine
La haine est un sentiment destructeur très puissant. Elle va à l’encontre de que désire vraiment l’être humain.
La rancune et la haine, la colère dans une moindre mesure, instaurent comme un enfer à l’intérieur de la personne : agressivité, obsession, désir de vengeance, … prennent toute la place dans la relation ou dans le quotidien. La personne ne dirige plus sa vie. Elle ne répond plus à ses besoins.
De ce fait, cette personne va développer diverses maladies dont le cancer. Pour plus d’informations, vous pouvez vous référer aux dictionnaires des maladies de Lise Bourbeau ou de Jacques Martel.
Comment en sortir
La seule manière de sortir de ce type de sentiment à ce jour est :
1/ d’accepter nos émotions, c’est à dire de se donner le droit de vivre de la colère, de la rancune, de la haine, de vouloir se venger, … Accepter aussi d’en avoir voulu à un de nos parents au point de vouloir sa destruction, ce qui n’est pas le plus facile à faire.
2/ dépasser ses peurs pour entrer en contact avec la souffrance qui se cache derrière
3/ avoir de la compassion pour soi-même
4/ pardonner et se pardonner par amour pour soi-même. Pour cela, il est possible d’utiliser la méthode du miroir (voir un de mes précédents articles).
Tout ce processus demande beaucoup de courage. Je vous souhaite de trouver les ressources en vous pour vous libérer de ces sentiments afin de retrouver la joie et la paix.
Je reste à votre écoute pour vous aider dans cette démarche.
Bonsoir
Je viens de lire votre articl sur la colere et la communication. Je cherche des explications a mon comportement.
Je vis avec quelqu’un depuis 30 ans, nous avons nos propres traumas. Mais les avons appréhendé de façon différente.
Notre dispute perpétuelle qu malheureusement je declnche au mauvais moment est celle ou il part faire de la musique avec ses amis et jf lui reproche qu ce soit le samedi jour ou nous pourrions faire quelque chose ensemble. C’est une personne qui travaille a son compte, donc peu de disponibilités. Je l’ai rencontré a son travail me suis investi pendant 20 ans avant d’avoir nos 2 garçons mais apres une grav maladie j’ai du ralentir. Malheureusement lui n’y arrive pas. Je sais qu’il a une base affective qui entre en jeux. Mes parents ne m’ont jamais témoigné d’affection, prise ds les bras, dit qu’ils m’aimaient…
Aidez-moi, je nr sais comment reagir. J’ai vu une psy qui me dit qu la seule solution est de le quitter… je n’y arrive pas, que dois-je faire. Je viens encore de le « pourrir » au moment ou il rejoint ses amis. Je sais que l’on doit avoir des loisirs chacun de son côté… je suis perdue.
Merci pour votre aide.
Bonsoir Flo,
Je découvre seulement aujourd’hui votre commentaire tellement je reçois d’indésirables en commentaire à mes articles. Je m’excuse donc du décalage.
Il n’est pas possible de vous aider à travers un texte ici. Je vous engage à m’appeler au 06 76 85 87 82 si votre besoin est encore là.
Je ne connais pas suffisamment votre situation pour juger si votre psy a raison, ça ne me parait pas évident au travers de votre témoignage.
Bien à vous