Qu’est ce que la confiance en soi ?
Quand nous possédons la « vraie » confiance en nous, il est alors naturel de reconnaître en soi et auprès des autres un potentiel d’échecs, d’ignorances, de craintes, de doutes et d’insécurités car ils font partis de la vie.
Le vrai confiant n’a plus besoin de contrôler sa vie ni celle des autres. C’est un être rassurant dans sa capacité à admettre ses limites car ainsi il apprend à faire avec. Plus que tout autre, il saura s’adapter aux circonstances. Il devient cohérent dans ses actes et avec son environnement.
Il existe de « faux » confiants
Au travers de la description ci-dessus, il devient évident que nombre de personnes qui paraissent sûres d’elles ne le sont pas tant que cela.
Dès que nous voulons exercer un pouvoir sur les autres, dès que nous voulons établir des habitudes, … nous ne sommes plus dans la confiance.
Certains se créent l’illusion d’avoir confiance en eux. Par exemple, parce qu’ils appartiennent à différents groupes à thème et y évoluent avec aisance. Intégrer un groupe dans un cadre bien défini leur permet de se sentir en état de confiance. Il existe un code, une hiérarchie parfois. Ils peuvent y recevoir des signes d’amitié, de reconnaissance, être en lien sans vivre l’insécurité des rencontres inopinées.
Un manque de confiance qui affecte certains secteurs de notre vie plus que d’autres
Dans quel domaine votre confiance est-elle la plus basse :
– sécurité intérieure ?
– confiance en vos compétences, vos savoirs-faire, vos ressentis ?
– confiance dans votre capacité à être en relation avec les autres ?
– confiance sociale ?
– confiance en la vie, en l’avenir ?
D’où vient le manque de confiance ?
Le manque de confiance est un comportement adaptatif.
Les souffrances vécues dans l’enfance, un traumatisme tel un deuil ou des messages dévalorisants qu’ils proviennent d’un contexte social, des parents, des enseignants, des camarades, … sont à la source d’une déformation progressive ou immédiate de la réalité.
Dans la plupart des cas, l’impossibilité d’exprimer nos émotions de peur, de colère, d’injustice, de tristesse …., nous oblige à enfouir la blessure initiale.
Alors, face à ces « attaques » venues de l’extérieur, la plupart d’entre nous, pour survivre à une plus grande menace, se sont soumis.
La soumission entraîne toute sorte de symptômes dans le corps et le mental que nous interprétons comme un manque de confiance en soi.
Tremblements, sensation d’oppression, accélération du rythme cardiaque, sueur, bouche sèche, estomac serré : ces symptômes sont l’expression d’un stress et non pas d’un manque de confiance en soi.
Nous avons donc pris des décisions qui nous influencent depuis des années, jusqu’à ce que les blessures et les émotions reviennent en surface.
Seulement à ce moment là, nous pouvons prendre de nouvelles décisions. Alors pourquoi, un fois adulte, restons nous bloquer sur nos premières décisions ?
Une part de l’explication est liée à l’impression de perdre nos facultés, c’est une réaction de notre cerveau qui veut nous garder en vie et qui croit que cela passe par la soumission. C’est un automatisme, qui se déclenche abusivement en fonction de notre histoire personnelle.
Un autre part vient du fait que nous n’avons pas accès aux blessures et émotions primaires.
Enfin et surtout, il existe de nombreux avantages à rester dans le manque de confiance en soi.
Le manque de confiance, une stratégie
La soumission peut être une stratégie de contrôle de nos relations. Elle peut servir à maîtriser nos inquiétudes, à limiter notre intimité, à instaurer une fausse sécurité. En nous soumettant, nous croyons être à l’abri du rejet de l’autre.
Celui qui a peur de réussir, comme de ne pas réussir, trouve un refuge dans le manque de confiance en soi. En effet, si je réussis malgré tout, cela remettrait en cause mes croyances et je ne suis pas prêt(e) à renoncer à mon héritage, aux convictions qui m’ont maintenu en vie jusqu’à aujourd’hui.
Pour beaucoup, une douleur connue est encore préférable à l’inconnu, même délicieux. Ceux-ci sabordent leur chance de bonheur et continuent d’avoir une vision d’eux-mêmes négative.
Le manque de confiance en soi permet de protéger nos parents de remises en cause, d’excuser la passivité, d’obtenir de l’assistance …. Il a de gros avantages, ce qui rend la confiance difficile d’accès dans certains cas.
Pour sortir de ce mécanisme bien rodé, il est donc question de renoncer aux avantages du manque de confiance en soi.
Le manque de confiance, le résultats d’une mauvaise interprétation des faits
Lorsque nous sommes exclus d’un groupe, notre tendance est de nous renfermer, de nous juger négativement, et de généraliser à tous les aspects de notre vie. Les réactions face à une exclusion sont inconscientes et bien plus fortes que l’estime de soi que nous pouvions avoir antérieurement.
Nous avons tendance à prendre la responsabilité de ce qui arrive même quand nous n’en avons aucune. Nous nous culpabilisons car sinon il nous semblerait qu’il n’y a pas de justice. Or, comment vivre dans un monde sans justice ? Quel en serait le sens ?
Ainsi, à tout instant, nous pouvons tomber ou retomber dans le manque de confiance en soi.
Autre cas de figure, le manque de confiance comme résultat de nos différences : nous sommes par nature visuels, auditifs, sensitifs ou kinesthésique avec des facultés spatiales ou temporelles. Lorsque l’enseignement ne s’adresse qu’à une forme de compréhension, les autres sont perdus et peuvent se croire inférieurs, nuls.
La notation est aussi interprétée. Quand j’ai une bonne note, cela me dit je suis capable alors qu’une note moyenne ou basse me dit que je suis incapable. L’expérience montre qu’en surnotant les enfants, leurs performances augmentent.
Au-delà de nos scolarités, nous gagnons ou diminuons notre confiance en nous en nous comparant. Si nos collègues sont moins beaux, propres, rapides… nous nous faisons plus confiance que s’ils sont plus stylés, charismatiques, … que nous.
Aussi, quand notre hiérarchique ou notre conjoint nous fait confiance, nous réussissons mieux que quand ils nous dénigrent, même en silence.
Les filles voient leurs performances diminuées dès qu’elles se retrouvent en compétition avec les garçons. Ainsi, l’environnement social est tout aussi important que ce que pense de lui l’individu.
De même, la formulation de ce que nous entendons est fondamental. Si un adulte me dit « tu n’es pas un matheux » cela devient une caractéristique alors que s’il me dit « tu rencontres des difficultés avec les mathématiques ce semestre», c’est un état ponctuel, donc modifiable.
Les paroles de nos parents peuvent sonner comme des malédictions. Comme l’enfant ne voit rien en lui qui explique qu’il ne soit pas un « manuel » par exemple, l’enfant perd confiance dans sa capacité à créer avec ses mains car il ne peut pas remettre en cause son parent ou un adulte à qui il a été confié.
Les mensonges peuvent également avoir le même effet.
Retrouver sa confiance en soi
Voici quelques actions possibles :
- Restez conscient de ce qui vient d’être décrit.
- Donnez vous le droit d’exprimer vos émotions, d’obtenir d’être entendu et soutenu. Les salariés des entreprises coopératives ont plus de chance d’avoir confiance en eux et donc d’augmenter leurs compétences. La confiance en soi est proportionnelle à l’autonomie (au pouvoir sur soi).
- Osez vous extraire d’un contexte défavorable, que ce soit professionnel ou familial. Acceptez que vous vous êtes trompés. Si votre mari vous infantilise depuis des années, quittez-le ! Si votre patron vous insulte, partez !
- Arrêtez de chercher la sécurité, les certitudes. Acceptez de rompre avec votre dépendance, avec votre « faux » sentiment de sécurité, car plus vous restez dans vos habitudes, plus votre confiance en vous chute. Pour trouver votre confiance, travaillez à guérir vos blessures et à devenir autonome.
- Quand vous échouez, cherchez la raison plutôt que de douter de votre compétences.
- Sortez de l’isolement. Arrêtez de fuir les autres. C’est en accumulant les expériences de relations positives que vous allez faire grandir votre confiance. Au début, vous pouvez choisir de rejoindre une thérapie de groupe pour vous aider. Constater que vous n’êtes pas le seul est aussi un bon moyen de retrouver un peu de confiance en vous.
- Écoutez votre enfant intérieur. Accueillez et faites confiance et à vos ressentis.
- Rebellez-vous, faites votre crise d’adolescence. Exprimez vos désirs, vos besoins, prenez des risques. Trompez-vous pour voir que ce n’est pas important.